
Amour et sexualité en vieillissant : entre préjugés, tabous et réalité

Le réseau HELP a organisé le 22 novembre dernier, au Centre culturel ‘Prince Henri’ à Walferdange, une journée de réflexion pour sensibiliser au fait que, contrairement aux idées reçues, la vie sexuelle ne s’arrête pas avec la vieillesse.
Pourquoi avoir choisi cette thématique ? « Tout d’abord parce qu’elle nous concerne tous ; nous sommes tous des êtres sexués et nous allons tous vieillir ! Puis parce qu’elle nous concerne dans notre pratique de soignant : respect des besoins de la personne soignée, respect de sa dignité, respect de sa volonté, respect de sa pudeur et de son intimité… Il n’est pas si simple d’en parler, de l’intégrer dans nos soins ! Il n’y a pas péril, ni urgence, ni déni … Il y a juste besoin d’ouvrir le débat et d’engager la discussion et la réflexion, de chercher à mieux comprendre pour mieux agir… et c’est justement le but de cette journée. » C’est ainsi que Catherine Gapenne, directrice du service des Aides et Soins, a ouvert cette journée de réflexion.
Nathalie Dehard, infirmière sociale et sexologue est ensuite intervenue en rappelant que la vie affective et sexuelle faisait partie de la vie, jusqu’à la mort. Elle a amené à réfléchir à sa pratique par le biais d’exemples et de situations concrètes et complexes pour finir et conclure son intervention par « Osons parler de sexualité … sans exercer de pouvoir sur celle qui n’est pas la nôtre … en accompagnant simplement les personnes dans cet aspect important de la vie … ». La matinée s’est terminée par une intervention du Docteur Laurent Le Saint, psychiatre-psychothérapeute-FMH & sexologue clinicien au Centre Hospitalier de Luxembourg sur les spécificités de la sexualité chez la personne âgée.
L’après-midi a laissé place à la réflexion en petits groupes, d’une quinzaine de personnes, par le biais de 4 ateliers animés par les intervenants de la matinée ainsi que par une psychologue et sexologue du Planning Familial et une ergothérapeute de l’Association Luxembourg Alzheimer. La journée s’est terminée sur une présentation des résultats par workshop.
Au total : près de 80 personnes ont participé à cette Journée de réflexion pour échanger sur leurs pratiques professionnelles, réfléchir sur les normes et stéréotypes de la société et casser le mythe de l’asexualité des ainés ou encore pour discuter autour de cette thématique « tabou », sans rougir. Pour Catherine Gapenne : « Cette Journée doit nous amener vers une démarche de réflexion commune pour améliorer nos politiques de soins et d’accompagnement. Il nous faudra aussi inclure cette thématique dans nos programmes de formation initiale et nos programmes de formation continue ».